AB Salut à vous deux ! Comme je vous le disais dans mon précédent mail, je souhaiterais engager une conversation informelle autour de votre collaboration et du projet french hair ! Si vous nous permettez donc de jouer au jeu des questions-réponses j’aimerais commercer avec une question un peu banale mais néanmoins importante. Vous avez chacun une pratique qui s’affirme dans une voie singulière, or la collaboration que vous développez me semble disposer d’une identité propre, ce qui est le signe d’une rencontre plutôt réussie. Est-ce que vous pourriez revenir à l’origine de cette rencontre, aux éléments qui ont fait que vous vous êtes engagés dans un travail commun ?
GS Hello Alain ! Bon désolé d’avoir pris un peu de temps, de mon côté je reviens de Norvège, pays dans lequel j’aurais bien troqué 15 minutes de canicule contre quelques mm de pluie soit dit en passant. Je suis maintenant sec et disposé à répondre à tes questions (exercice pas si facile). Pour répondre à ta première question,tous les deux ça fait pas mal d’années qu’on se connait, et ce qui nous a réuni pour l’expo c’est dans un premier temps réellement le désir de travailler ensemble, de passer du temps sur un projet commun. En plus de ça, nos préoccupations se rejoignent sur plusieurs points. On travaille essentiellement à partir du corps, de son image ou de sa perception. On a un certain attrait pour l’obscurité, et on supporte bien Lana Del Rey, ce qui a été un facteur déterminant pour la réussite du projet. Nos méthodes de travail sont assez différentes. Hélène est peut-être plus analytique, travaille à partir d’images et de sources précises; moi j’ai plutôt l’habitude de bosser dans le flou, sans trop savoir d’où viennent les formes qui m’intéressent. Nos esthétiques sont à priori éloignées, mais je crois que l’enjeu du projet était de trouver un terrain dans lequel ces différences seraient motrices. Ce qu’on a plutôt bien réussi je crois.
HH Salut Alain ! À mon tour d’essayer de répondre. Alors oui, pour commencer je pense qu’il avait un simple désir d’élaborer quelque chose ensemble, sans réfléchir franchement concrètement aux formes que ça allait donner. De ma part il y avait un désir de sortir un peu de la solitude de produire seule. Je pense qu’un des enjeux tout au long de ce travail était : comment chacun de nous pouvais sortir de ses réflexes créatifs mais quand même se reconnaître dans le projets final. Comme l’a dit Guillaume, pour moi c’était évident que même si cela prend des formes très différentes nos travaux personnels avaient des préoccupations communes.